Vulcano, Lipari, Stromboli… Quelque part au nord-est de la Sicile, un chapelet d’îles surgit des eaux limpides de la mer Tyrrhénienne. Des perles volcaniques soumises à la pression du vent et du feu.
Les îles éoliennes ont le feu sacré. Et c’est ainsi depuis leur formation… Il y a plus de 700 000 ans ! Les sept cailloux habités de l’archipel poursuivent leur paisible existence sous des cônes volcaniques éteints ou encore en activité : Lipari canalise les flots de touristes attirés par les deux curiosités locales, les coulées d’obsidienne et la pierre ponce extraite des carrières qui donne à la mer la couleur des lagons polynésiens.
Les pêcheurs au teint buriné et les odeurs de poissons frais sur le charmant port de Marina Corta, les Don Juan qui se pavanent en scooter, les terrasses au soleil, la silhouette massive de la forteresse plantée sur un rocher de lave, les ruelles pentues et pavées bordées de vieilles maisons typiques, un musée archéologique passionnant… Ici, l’authenticité ne relève pas d’une stratégie touristique et le stress est banni : un village zéro défaut !
Après Lipari, voici Salina, qui séduit les voyageurs solitaires et les routards. Filicudi et Alicudi, sages et sauvages, restent à l’écart. Panarea reçoit la jet-set italienne. Tandis que Vulcano, célèbre pour ses bains de boue chaude aux vertus thérapeutiques, et la mythique Stromboli bouillonnent toujours de l’intérieur, en attendant la prochaine éruption.
Les insulaires, eux, gardent la tête froide… et le sang chaud ! La gouaille des « mamma » sur les pas-de-porte, le va-et-vient des scooters au look vintage dans les ruelles fleuries, le ballet des barques multicolores dans les ports, l’animation des villages au moment de l’apéro (ou à la sortie de la messe) : on retrouve avec bonheur sur les îles Eoliennes le côté caricatural des films tournés en Italie du Sud. À ceci près qu’ici la réalité dépasse la fiction… Aux heures les plus chaudes de la journée, une bonne sieste salvatrice n’est pas du luxe. Direction les plages de sable noir, où l’on se prélasse avec bonheur à l’ombre d’un parasol.
En fin d’après-midi, les îles se réveillent et la vie reprend. C’est le meilleur moment pour suivre les sentiers de randonnée tracés au milieu des câpriers, des figuiers de Barbarie et des oliviers, ou bien pour entamer l’ascension des volcans.
Le plus connu, le Stromboli, est un cône majestueux dont les jets de lave (entre trois et sept en moyenne par heure) offrent un incroyable son et lumière. Grandioso !
Les petits trucs en plus… et en moins
Le + : Sur Fossa di Vulcano, d’impressionnantes fumerolles s’échappent du sol, colorant la pierre de jaune. Un conseil : effectuez le tour complet du cratère.
Le – : ces mêmes fumerolles provoquent des émanations de soufre nauséabondes et irritantes (prévoyez un bandana !) qui ajoutent à l’aspect mystérieux de l’endroit.
Photos : Jean-Christophe Lapostolet.
Article reformaté pour le web – parution initiale dans le magazine Forum.