Lieu de villégiature favori de la haute société londonienne, source d’inspiration des artistes, les Cotswolds dévoilent leur étonnante beauté naturelle et historique tout au long d’une route romantique.
Méconnue des Français, la région des Cotswolds, à 130 kilomètres au nord-ouest de Londres, offre un délicieux décor champêtre à l’élégance parfaite pour un séjour fleur bleue. Après une arrivée à Londres ou encore mieux à Birmingham, il faut louer une voiture, une décapotable si le climat le permet… et commencer à se concentrer pour rouler à gauche tout en gardant son flegme (britannique, of course !). Les Cotswolds sont à deux heures de route de Londres, une heure de Birmingham.
Ensuite, l’itinéraire est simple, il suffit de suivre la bien nommée Route romantique (« romantic road ») qui se faufile entre de douces vallées et pénètre dans l’intimité de petits villages préservés. Longue de 250 kilomètres, elle permet de faire un tour d’horizon complet de la région en suivant deux itinéraires en boucle (à raison d’un par jour).
Au fil de la route, aucune construction neuve, aucun panneau publicitaire, aucun déchet ne vient agresser le regard. Le silence règne partout en maître… sauf lorsque l’on croise l’une de ces mythiques Morgan, construites dans des ateliers tout près de là et qui circulent en nombre dans la région. Le ronflement caractéristique de leur moteur signale leur arrivée bien en avance, impossible de les rater.
Territoire hors du temps, authentique et peu peuplé, les Cotswolds correspondent parfaitement à l’image que véhicule, de ce côté-ci de la Manche, la campagne anglaise. Avec ses clichés de carte postale : des collines verdoyantes striées de murets de pierre, des prairies à perte de vue, des villages paisibles et pittoresques, sans oublier des cottages, des églises et des manoirs victoriens habités depuis des générations par les mêmes familles de lords. Les bâtis les plus anciens datent du XVe siècle et ont merveilleusement conservé leur faste d’origine. L’harmonie parfaite des paysages tient pour beaucoup à la pierre calcaire, omniprésente sur les façades dorées, couleur miel ou crème, éblouissantes au soleil couchant.
La végétation est partout, elle aussi : dans des parcs et jardins d’exception, qui rivalisent de beauté et de raffinement, et autour des pimpantes demeures historiques, avec de généreux parterres de fleurs flamboyantes, des haies tondues à la perfection et des arbres gracieux. Dans les Cotswolds on retrouve un peu l’habitat de l’Anjou, le vallonnement du Morvan, quelques surprises avec plusieurs dizaines de sites néolithiques, et surtout le charme irrésistible du dépaysement à l’anglaise.
La Route romantique part de Cheltenham, pimpante capitale du Gloucestershire, remarquable par son architecture Régence. Plus au Nord, à Winchcombe, il faut ralentir à la hauteur de l’église St Peter, le temps d’admirer les coquettes maisons basses aux façades patinées par le temps, dont les rebords de fenêtres sont recouverts de fleurs éclatantes. Sur la droite, une petite route mène au Sudeley Castle, un château qui fut la résidence de la dernière épouse du roi Henri VIII. Il est entouré de dix merveilleux jardins, dont le plus impressionnant, celui des Reines, compte quelque 69 variétés de roses.
Du point culminant des Cotswolds (331 mètres d’altitude), au pied de la Broadway Tower, le panorama s’étend par temps clair jusqu’à Worcester, à une trentaine de kilomètres de là. Un arrêt s’impose ensuite sur Park Road, la rue principale de Chipping Campden, bordée de boutiques d’antiquaires, de salons de thé et de galeries d’art. Les jardins du manoir Hidcote représentent une référence internationale en matière d’aménagement paysager : de petits havres de verdure composés d’arbres rares dont les couleurs et les atmosphères évoluent au fil des saisons. Pour une ambiance encore plus bucolique, direction Bourton-on-the-Water. Le petit cours d’eau sur lequel les cygnes évoluent avec grâce fait sensation. Aux beaux jours, les bancs et les pelouses sont pris d’assaut. Incontournable, le Batsford Arboretum est un jardin sauvage avec plus de 1 000 espèces d’arbres et une curiosité naturelle : un mûrier planté au XVIe siècle, autrement dit contemporain de Shakespeare…
Dans la partie sud de la Route romantique, les chemins sont plus étroits et sinueux, plus champêtres aussi. Au milieu des prairies en pente douce et des forêts denses, il n’est pas rare de croiser des randonneurs, des joggeurs, des cyclistes ou des cavaliers. Les églises de Northleach ou de Cirencester rivalisent de taille et de beauté. Chic et raffinée, la cité de Burford entretient une étonnante douceur de vivre : les gens d’ici jouent au cricket, au polo, au golf ou au bridge. L’heure du thé reste un moment sacré. Le temps passe ainsi, tranquillement… La dernière étape, Painswick, est surnommée la Reine des Cotswolds. Avec son jardin rococo datant du XVIIIe siècle et son parc public parsemé de quatre-vingt dix-neuf buissons (une légende dit que le diable a empéché la pousse du centième), taillés en pointe, en carré ou en rond, elle a en effet tout d’un petit paradis… so british.
Les petits trucs en + plus… et en moins :
Le + : cette impression si rare d’être hors du temps et de la civilisation.
Le – : la conduite à gauche. Jamais simple…
www.cotswolds.com – www.visitbritain.com/fr
Photos : Jean-Christophe Lapostolet – Visit Britain
Article reformaté pour le web – Parution initiale dans Châteaux & Hôtels Collection le magazine, 2017.