Pétillante Vichy

Avec sa plage, ses terrasses et sa promenade au bord de l’Allier, la petite cité auvergnate prend aux beaux jours des airs de station balnéaire glamour… et très contemporaine !

De Vichy, on connaît évidemment les sources d’eau, les carottes, les pastilles… et son passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Sans doute un peu moins sa plage ! La métamorphose de la ville a débuté avec l’aménagement de l’Esplanade du Lac d’Allier : une quatre-voies réduite et transformée en une promenade de 1,5 km de long réservée aux piétons et aux cyclistes, avec des planches au sol… un peu comme à Deauville !

Le projet s’est ensuite poursuivi de l’autre côté de la Rotonde, ce bâtiment emblématique des années 1960 reconnaissable à sa silhouette de soucoupe volante qui s’avance dans l’eau. Au passage, il a lui aussi été réhabilité. Une seconde portion part du parvis de la Rotonde et se prolonge là encore sur 1,5 km, mais sur deux niveaux. Les adeptes du vélo, du roller ou du jogging circulent sur une voie en surplomb du lac d’Allier, séparée du centre ville par les parcs napoléoniens : une oasis de verdure, propice à la flânerie et à la contemplation d’un panorama unique sur l’Allier, l’une des dernières grandes rivières sauvages d’Europe. En contrebas, un autre parcours a été aménagé juste au bord de l’eau et est réservé, lui, aux piétons, qui déambulent à loisir sur l’allée et les pontons en bois, parfaitement intégrés dans un environnement naturel bucolique à souhait. Ils peuvent marquer des pauses sur les bancs, les transats, les tables de pique-nique ou encore dans les restaurants, bars-lounges et guinguettes.

Le long de la rive s’égrènent des équipements ludiques pour tous les âges : toboggans, mini-golf, terrains de pétanque, de beach-volley et de basket, tyrolienne, brumisateurs géants, sans oublier une pataugeoire pour les plus petits. Une vraie plage de sable a même été créée. L’été, elle est ouverte à la baignade sur une zone de 70 m de long et 25 m de large et surveillée par des maîtres-nageurs. Entre les parasols et les cabines de plage, les snacks et les glaciers, le ballet des bateaux de ski nautique, des avirons et des pédalos sur les eaux, il flotte ici un petit air de vacances à la mer.

Et pourtant, Vichy est bien une ville… et pas n’importe laquelle : la reine des villes d’eaux ! La marquise de Sévigné fut la première ambassadrice de la station thermale, à la fin du XVIIe siècle. Au Second Empire, sous l’impulsion de Napoléon III, Vichy se pare de ses plus beaux atours : grands boulevards, parcs, casino, chalets, villas et hôtels particuliers… A la Belle Époque, les curistes affluent du monde entier. Parmi eux, Sarah Bernhardt ou Coco Chanel.

Au fil de l’histoire se forge ainsi un patrimoine exceptionnel par la richesse et la diversité des styles architecturaux (Art nouveau, Art déco, métallique, néobaroque, néo-mauresque) dont il reste plusieurs chefs d’œuvre intacts : l’opéra (dont la programmation musicale et lyrique est par ailleurs réputée pour son excellence), les chalets Napoléon III, les maisons de la garde impériale rue Alquié, ou encore les villas Art déco, la maison vénitienne et le castel flamand réunis rue de Belgique.

De 1940 à 1944, Vichy est la capitale de l’État Français. Confrontée dans les années 1960 au déclin du thermalisme, elle rebondit ensuite en devenant une grande station européenne dédiée au sport et au bien-être, avec des équipements de pointe en pleine ville dont certains sont ouverts à tous, comme la base de kayak avec son étonnante rivière artificielle en serpentin.

Vichy n’est pas ville à se reposer sur ses lauriers et sur son patrimoine, aussi extraordinaire soit-il. Elle fourmille au contraire d’initiatives, de créativité et d’activités culturelles, qui lui valent parfois d’être comparée à un « petit Paris ». Qui sait qu’elle abrite l’une des galeries les plus pointues au monde dans les domaines du street art et du graffiti avec la Galerie Bertheas Les Tournesols qui représente les stars du genre, Miss Tic, Speedy Graphito ou encore M. Chat ? Comment imaginer que l’un des chefs les plus inventifs de l’Hexagone, Jacques Decoret, une étoile au Michelin, a son restaurant ici ?

Grâce à son statut de station thermale, Vichy redouble d’activité le dimanche. Ce jour-là, tous les commerces du centre ville ont l’autorisation d’ouvrir leurs portes et il y a foule dans le Triangle d’or formé par la rue Georges Clémenceau, la rue Lucas et la rue du Président Wilson, reliées les unes aux autres par des voies piétonnes et des passages couverts qui combinent poutrelles métalliques et verrières du plus bel effet. A l’extrémité du Parc des Sources, l’ensemble architectural dit du Fer à cheval mérite le détour : les antiquaires, petits cafés cosy, galeries d’art et boutiques s’alignent ici en arc de cercle dans une parfaite harmonie. C’est le meilleur endroit pour s’imprégner de l’atmosphère magique de cette ville à l’élégance intemporelle, à l’ombre des marronniers. Et pour vivre un pur moment de grâce quand un orchestre vient jouer dans le kiosque à musique.

Les petits trucs en +… et en moins

Le + : la galerie Bertheas Les Tournesols mérite à elle seule le déplacement. On peut y entrer et découvrir le meilleur du street art en toute simplicité – rien à voir avec l’accueil dans les galeries parisiennes… !

Le – : en dehors des beaux jours et des dimanches, il faut bien reconnaître que Vichy est une belle endormie…

www.vichy-tourisme.com

Photos : Pascale Béroujon

Texte reformaté pour le web – Parution initiale dans Version Femina.