Née à Bruxelles, arrivée à Arles dans les années 1980 pour prendre la tête des Editions Actes Sud, Françoise Nyssen n’en est jamais repartie. Enfin, un peu quand même lorsqu’elle a été désignée ministre de la Culture, en mai 2017…
« Arles est une ville « vraie », explique d’emblée Françoise Nyssen, un lieu de passage et de rencontre au charme étonnant, avec sa lumière fantastique, avec ses points de vue, par exemple depuis l’abbaye de Montmajour, et avec son histoire aussi, bien sûr ! » La capitale de la Camargue est en effet classée au patrimoine mondial de l’Unesco grâce à sa centaine de monuments romains et romans d’exception, à commencer par le théâtre antique et l’amphithéâtre.
« Par sa muséographie et ses collections, le musée départemental de l’Arles antique permet d’ailleurs de bien comprendre comment était Arles du temps des Romains », précise Françoise Nyssen qui apprécie tout autant, dans un autre registre, la splendeur des hôtels particuliers disséminés dans la cité provençale.
L’autre grande richesse d’Arles, selon elle, c’est « un contexte culturel exceptionnel pour une ville de 50 000 habitants, avec des événements comme les Rencontres d’Arles pour la photographie ou les festivals de musique Les Suds et Les Escales du cargo ». Sans oublier des lieux artistiques majeurs : « la Fondation Van Gogh est N°1 pour moi, confie Françoise Nyssen. J’adore cette confrontation qui y est faite entre Van Gogh et des artistes contemporains. » Elle cite également le musée Réattu, le musée des Beaux-Arts, qui présente des œuvres de Pablo Picasso, de Pierre Alechinsky ou encore des dessins de Christian Lacroix, l’enfant du pays.
Françoise Nyssen elle-même contribue à la vitalité culturelle locale avec le Mejan, « un lieu au bord du Rhône où nous avons rassemblé toutes nos activités : les éditions Actes Sud, la librairie, ainsi que trois salles de cinéma, une chapelle qui accueille des concerts et des expositions, un restaurant et un hammam. » A l’avenir, elle attend beaucoup du complexe culturel de la Fondation Luma Arles aménagé par l’architecte Frank Gehry sur une ancienne friche ferroviaire, qui sera achevé en 2018 : « un symbole de renouveau », selon elle.
En attendant que ce projet se concrétise et mette encore plus la ville sur le devant de la scène culturelle, la douceur de vivre à l’arlésienne continue de séduire Françoise Nyssen : « notre quotidien est très marqué par le marché du samedi matin, l’un des plus beaux et des plus grands de la région, avec des producteurs locaux et bio comme je les aime. »
Quelques adresses entretiennent également son attachement pour la ville : « l’hôtel de l’Amphithéâtre est une valeur sûre avec un accueil exceptionnel et des chambres au goût simple et raffiné, à des prix abordables. J’adore le Chardon, un tout petit restaurant de tapas avec une formule de chefs venus du monde entier qui se succèdent en cuisine. Et pour le shopping, mes deux boutiques préférées sont Farfantello pour les jouets et les petits cadeaux et l’Atelier Emilie pour les encadrements, la vaisselle et les objets de décoration. Tous ces endroits sont faciles à trouver, ajoute-t-elle. Arles est une petite ville et tout est accessible à pied. Je le sais, moi qui y pratique la marche rapide tous les matins ou presque ! »
Mini-bio
Françoise Nyssen a suivi des études de chimie, travaillé comme chercheuse en biologie moléculaire et obtenu un diplôme d’urbanisme avant que son père lui demande, en 1978, de rejoindre son entreprise, la maison d’édition arlésienne Actes Sud. Depuis 1987, elle en est présidente du directoire. Dans les années 1980, elle a lancé avec son mari, Jean-Paul Capitani, la librairie Actes Sud et l’association du Méjan, un lieu de vie multiculturel où se trouve le siège social d’Actes Sud. En 2014, le couple a aussi créé l’association Ecole du domaine du possible, une école fondée sur la coopération et la bienveillance. Françoise Nyssen est officier de la Légion d‘Honneur. Depuis mai 2017, elle est ministre de la Culture.
Photos : Bruno Nuttens, G.Frey, Stefan Altenburger, Maurice Tromp, OT Arles, le Méjan, Hôtel Amphithéâtre, Le Chardon, Farfantello.
Article reformaté pour le web – Parution initiale dans Partir en France, 2017.