Naviguer sur le Nil, c’est aussi remonter le temps, le long d’un fleuve mythique bordé de sites historiques majeurs datant de l’ère des Pharaons. Un dépaysement total et un bouillon de culture à nul autre pareil.
Il fut un temps, pas si lointain, où environ 300 bateaux naviguaient sur le Nil chaque semaine, entre Louxor et Assouan. Dix ans plus tard, le Ms Sonesta Star Goddess est l’un des rares encore en service et reste un modèle d’élégance et de raffinement.
Sa singularité : ses 33 cabines, réparties sur trois ponts, sont toutes des suites, de 35 à 52 m2 selon la catégorie, avec un salon cosy et une large fenêtre qui s’ouvre sur un balcon ou une terrasse. Les deux plus grandes suites ont le privilège de posséder une grande terrasse privative et d’être situées à l’avant du pont supérieur, offrant ainsi une vue panoramique exceptionnelle.
La décoration est également très soignée, dès la réception, digne d’un palace : faite de marbre, de verre et de boiseries, elle est surmontée d’une mezzanine et d’un large tableau représentant les paysages du Nil.
Pour agrémenter le séjour à bord, les passagers du Ms Sonesta Star Goddess peuvent profiter à leur guise d’un espace de remise en forme avec salle de musculation, massages, sauna et jacuzzi : pour se remettre des longues marches dans les sites, quoi de mieux qu’un bain bouillonnant bien chaud devant une baie vitrée qui laisse défiler les rives du Nil ? Sur le pont supérieur, des transats et des parasols entourent une piscine toute en courbes, arrosée d’une rivière d’eau qui la sépare de bains à remous.
Au fil du Nil, le bateau glisse doucement, au rythme de la nature, en toute sérénité. Il partage le fleuve-Dieu avec les felouques traditionnelles. Aucun bruit parasite ne vient perturber le silence ambiant, si ce n’est les cris joyeux des enfants qui chahutent au bord de l’eau. Confortablement installés sur le pont supérieur ou sur la terrasse de leur cabine, les passagers ont le temps de repérer les villages, surmontés de minarets, d’observer des scènes de la vie rurale, de contempler des terres désertiques écrasées par le soleil et de verdoyantes oasis, en particulier à l’approche d’Assouan : autant de paysages envoûtants et intemporels, qu’ils retrouvent un peu plus tard, à l’identique ou presque, sur les fresques qui ornent les parois des tombes des pharaons.
Contrairement à un paquebot de croisière maritime, un bateau de croisière sur le Nil effectue de nombreuses escales et son temps de navigation est assez court (quelques heures seulement).
Après un transfert en avion depuis Le Caire, on embarque sur le bateau qui débute son voyage dans la civilisation égyptienne par Louxor. Le premier jour sur place est consacré aux temples de Louxor et de Karnak, impressionnants musées à ciel ouvert ponctués de chapelles et de colonnes majestueuses, situés sur la rive est du Nil, le second à la Vallée des Rois, que l’on rejoint en petit train touristique, aux colosses de Memnon et aux temples de Deir El Bahari (à flanc de falaise) et de Médinet Habou (le temple funéraire de Ramsès II inspiré des forteresses asiatiques), sur la rive ouest.
La navigation se poursuit ensuite, après le périlleux passage de l’écluse à Esna, vers Edfou, avec escale pour visiter le temple d’Horus (tout en grès, il est l’un des mieux conservés de tous), puis vers Kom Ombo, dont on visite le temple, qui surplombe le Nil, au petit matin. La journée suivante se passe dans les alentours d’Assouan et notamment au superbe temple de Philae, dédié au culte d’Isis, que l’on rejoint avec de petites embarcations. Il faut ensuite quitter définitivement le bateau, d’abord pour effectuer un aller-retour express en avion à Abou Simbel, le temps d’aller admirer l’un des sites les plus grandioses du pays, avec les célèbres temples de Ramsès II et de Néfertari. Puis, l’heure est venue de s’envoler vers Paris, via Le Caire pour un mémorable « tea time » au café Fichaoui, cher à l’écrivain Naguib Mahfouz, situé au cœur du souk El Khalili. Un lieu déroutant et fascinant, à l’image de l’Egypte toute entière, qu’elle soit antique ou moderne.
Photos : Sonesta – Jean-Christophe Lapostolet
Article reformaté pour le web – Parution initiale dans Point de Vue.