Sur les routes du mythique Tour de Corse

Partir sur les traces des pilotes du Tour de Corse historique, c’est réaliser une grande boucle insulaire au parfum d’exploit et de nostalgie.

Il faut prévoir une semaine au minimum pour parcourir cette boucle de 1 000 km, ponctuée de quelques-unes des « spéciales » qui ont marqué la fabuleuse histoire du « rallye des 10 000 virages », créé en 1956. Chaque étape ressemble à une chevauchée fantastique sur des chemins tourmentés, au milieu de paysages d’une beauté à couper le souffle. On découvre ainsi les grands sites touristiques de l’île, mais aussi ses secrets bien gardés : crique déserte, forêt de châtaigniers, ruisseau noyé dans la verdure, moulin à huile, vieil escalier de pierre, bergerie… Oubliez l’Alpine A110 ou la Renault 5 turbo qui faisaient fureur à une époque, prenez place dans une voiture confortable et puissante et suivez le guide !

La boucle peut s’effectuer du Sud au Nord, avec Ajaccio pour point de départ et d’arrivée. Une première spéciale relie Verghia à Serra-di-Ferro. A la hauteur de Propriano, on entre à nouveau dans l’intérieur des terres avec une deuxième spéciale, du hameau pittoresque de Sainte-Lucie–de-Tallano à Quenza, épicentre de l’Alta Rocca, une région sauvage, avec les aiguilles de Bavella en toile de fond.

Les hautes falaises calcaires de Bonifacio, à la pointe sud de l’île, et les plages de sable doré de Palombaggia et Santa Giulia, à l’Est, apportent une touche balnéaire au voyage. Pause shopping autour de la citadelle de Porto Vecchio, puis il faut remonter la côte orientale jusqu’à Ghisonaccia.

A Saint-Antoine débute une nouvelle spéciale, longue et spectaculaire, surtout si l’on prévoit un crochet par le défilé de l’Inzecca, avec sa route sinueuse, à flanc de montagne, qui longe une petite rivière en contrebas. De Vezzani à Venaco s’étendent les Alpes corses, avec des forêts de sapins à perte de vue et des villages perchés. Et déjà, la citadelle de Corte impose sa majestueuse silhouette…

Au niveau de Ponte Leccia commence la Castagniccia et une impitoyable spéciale, avec d’incroyables ravins, qui mène à La Porta, via Morosaglia. A Bastia vient le moment de flâner, sur le vieux port ou sur la place Saint-Nicolas, à l’heure du pastis-olives. Tout au Nord, la boucle du Cap Corse offre encore des panoramas extraordinaires. Clou du spectacle, la spéciale entre Pino et Nonza, avec une vertigineuse route de corniche qui surplombe la mer aux eaux bleu indigo.

Juste après la station balnéaire de Saint-Florent, à partir de Casta, une nouvelle spéciale traverse le désert des Agriates, un gigantesque maquis aux airs de canyon. Bienvenue ensuite en Balagne : l’île-Rousse d’abord, puis Calvi, et tous ces charmants villages perchés, comme Pigna ou Sant’Antonino, que relie une spéciale.

La descente vers Ajaccio, encore une spéciale, promet des paysages étonnants : les vues plongeantes sur le golfe de Porto et surtout, les calanches de Piana, ces pics de granit dont la couleur évolue au fil du jour, évoquant toute la poésie et la force de la Corse.

Les trucs en plus… et en moins

Le + : un itinéraire riche et varié – On en prend plein les yeux à chaque virage.

Le – : des virages, des virages, encore et encore des virages…

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Photos : Jean-Christophe Lapostolet

Article reformaté pour le web – Parution initiale dans L’Express, 2006.