Dans l’intimité de Reykjavik

Entre mer et montagnes, la capitale islandaise entretient une atmosphère feutrée et la chaleureuse douceur de vivre d’un village.


Le centre ville de Reykjavik, minuscule pour une capitale, est composé de coquettes maisonnettes, aux toits et aux façades aux tons pastel ou chatoyants. Quelques œuvres de street art pimentent les murs de leurs motifs sages ou délurés et de leurs couleurs vives, toujours bienvenues dans un pays qui manque cruellement de lumière tout l’hiver. Le quartier de Kvosin et notamment la rue Adalstraeti constituent le cœur historique et touristique de la ville, née au XVIIIe siècle. À cinq minutes de là, la rue Laugavegur concentre l’essentiel des coffee bars, des restaurants typiques et des boutiques de décoration ou d’artisanat. C’est là qu’il faut venir pour s’offrir les pulls Jacquard en laine que portent les Islandais, toutes générations confondues, pour contrer le froid. Ici règne un calme provincial qui ne connaît pas le stress, la frénésie urbaine, ni même la pollution des grandes capitales. D’autres rues se prêtent bien à la flânerie, comme Hverfisgata ou Skolavordustigur, qui monte à la Hallgrimskirkja. Cette étonnante église de 73 mètres de haut domine la ville. Unique en son genre, elle surprend toujours par sa silhouette élancée comme celle d’une fusée et son architecture qui évoque des orgues basaltiques.

Les adresses branchées ont fleuri ces dernières années le long du front de mer et sur l’ancien port. Les entrepôts délaissés par les industriels de la pêche sont ainsi devenus des ateliers, des galeries, des boutiques, des bars et même des hôtels et restaurants, qui symbolisent l’ingénieuse modernité de Reykjavik. L’esprit industriel des lieux a été conservé et s’accommode très bien de la décoration, souvent épurée. On y mange du poisson frais du matin, on y boit un café le matin, une bière un peu plus tard.

Stratégiquement placé à l’entrée du port, Harpa ressemble à deux gros cubes noirs imbriqués. Nouvelle icône de la ville depuis son inauguration en 2011, il accueille des congrès, concerts et spectacles. En journée, sa façade composée d’alvéoles vitrées crée des effets d’ombres spectaculaires à l’intérieur du bâtiment. Elle devient féerique la nuit, lorsqu’elle s’anime d’un fascinant jeu de lumières conçu par le plasticien d’origine islandaise Olafur Eliasson.

Non loin de là, le théâtre national, œuvre du même architecte que celui de la cathédrale, offre un décor original délicieusement rétro, datant des années 1920 à 1950. Principale institution artistique du pays, le Reykjavik Art Museum dispose de trois antennes en ville et propose des expositions temporaires passionnantes. L’artiste islandais Erro, l’un des pionniers du street art en Europe, a fait don de 4 000 de ses œuvres à ce musée. Elles sont à voir dans l’antenne dédiée à l’art contemporain, Hafnarhus, dans un décor de métal et de béton brut.

Aux portes de la ville, Nordic House est une curiosité : construite en 1968 à l’initiative des pays nordiques, elle regroupe une salle de concert à l’acoustique parfaite, une bibliothèque et un café-restaurant tenu par l’un des meilleurs chefs du pays, Sveinn Kjartansson. L’originalité et le caractère unique de l’endroit, c’est qu’il a été intégralement conçu et meublé par Alvar Aalto et d’ailleurs classé à ce titre monument historique. On y retrouve par exemple au moins un exemplaire de chacune des lampes dessinées par l’architecte-designer finlandais. En périphérie, le Museum of Design and Applied Arts est une référence pour les amateurs de culture contemporaine au sens large, du design au street art, en passant par la mode. Reykjavik compte également quelques galeries d’art contemporain de renom, à commencer par i8, à l’entrée du port.

Les trucs en plus… et en moins

Le + : le dépaysement total. Une impression de jamais-vu ailleurs.

Le – : le coût de la vie, assez exorbitant… et la météo, parfois hostile.

www.visitreykjavik.is

Photos : Visit Reykjavik

Article reformaté pour le web – parution initiale dans Châteaux & Hôtels Collection, le magazine, 2017.